Je ne suis pas certain de me souvenir très bien de tout ce qui m'est arrivé avant d'atteindre mes 6 ans. Cependant je me rappelle de quelques sorties spéciales de l'école, comme celles de la piscine de Contamines dont le fond est amovible. Une commande électrique reliée au mur par un gros cordon qui ressemble à celui d'un sèche-cheveux permet de varier la profondeur du bassin. Petit, cette installation me terrifie.
Alors qu'une des maîtresses l'active pour rehausser le fond de la piscine pour nos petites jambes, un bourdonnement inquiétant et proche de celui d'un monte-charge sous-marin m'omnubile. L'autre maîtresse nous passe en revue et nous interdit formellement de plonger dans le bassin. Si un plaisantin trempe ne serait-ce que le bout de son doigt pied, elle devient instantanément hystérique.
Dans ma tête, ça continue de cogiter. J'établis un lien direct entre l'univers hostile que représente pour moi ce bassin et ce cordon électrique qui me rappelle celui du sèche-cheveu de ma mère. Pour comprendre, je dois rappeler qu'à l'époque ma mère me met en garde au moins une fois par semaine sur les dangers de se sécher les cheveux avec cet appareil vétuste lorsque le sol de la salle de bains est mouillé. C'est vrai que notre sèche-cheveux n'est pas de première jeunesse, mais je crois surtout que les circonstances de la mort de Claude François ont irrémédiablement choqué ma mère et qu'elle m'a transmis ce traumatisme de l'association électricité + eau. Je vous passe le couplet sur les hydrocutions l'été sur la plage, ce mot trop proche d'électrocution m'a poursuivi jusqu'à l'âge adulte.
Bref, en slip de bain, les yeux écarquillés au bord du bassin, je suis persuadé que l'eau de la piscine de Contamines est totalement électrifiée durant le changement de profondeur. Je n'en dors même plus la nuit.
Alors qu'une des maîtresses l'active pour rehausser le fond de la piscine pour nos petites jambes, un bourdonnement inquiétant et proche de celui d'un monte-charge sous-marin m'omnubile. L'autre maîtresse nous passe en revue et nous interdit formellement de plonger dans le bassin. Si un plaisantin trempe ne serait-ce que le bout de son doigt pied, elle devient instantanément hystérique.
Dans ma tête, ça continue de cogiter. J'établis un lien direct entre l'univers hostile que représente pour moi ce bassin et ce cordon électrique qui me rappelle celui du sèche-cheveu de ma mère. Pour comprendre, je dois rappeler qu'à l'époque ma mère me met en garde au moins une fois par semaine sur les dangers de se sécher les cheveux avec cet appareil vétuste lorsque le sol de la salle de bains est mouillé. C'est vrai que notre sèche-cheveux n'est pas de première jeunesse, mais je crois surtout que les circonstances de la mort de Claude François ont irrémédiablement choqué ma mère et qu'elle m'a transmis ce traumatisme de l'association électricité + eau. Je vous passe le couplet sur les hydrocutions l'été sur la plage, ce mot trop proche d'électrocution m'a poursuivi jusqu'à l'âge adulte.
Bref, en slip de bain, les yeux écarquillés au bord du bassin, je suis persuadé que l'eau de la piscine de Contamines est totalement électrifiée durant le changement de profondeur. Je n'en dors même plus la nuit.
J'ai repensé à cette piscine de malheur en regardant ces petits kyotoïtes batifoler dans la rivière. Je me suis dit qu'au moins eux, ils n'avaient rien à craindre. A moins qu'une anguille ne vienne se faufiler dans les chaussons en caoutchouc qui abritent leur petits panards.
Sur une petite île de la mer intérieure (qui doit certainement être le plus joli nom de mer que je connaisse), trop heureux de loger à vingt mètres du rivage, je m'apprête à aller me baigner. Je croise une vieille japonaise à la coiffure sixties proche de la perruque qui m'interpelle pour me mettre en garde: Cette année, la mer est truffée de méduses.
Quel gâchis! Ce paysage est si beau et semble si accueillant... Et pourtant: Ces eaux sont dangereuses.
A l'aquarium municipal, je me rend compte à quoi ressemble l'envers horizontal de ce paysage paradisiaque.
A l'aquarium municipal, je me rend compte à quoi ressemble l'envers horizontal de ce paysage paradisiaque.
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