jeudi, décembre 02, 2010

la pellicule est plus poétique que le numérique

Sur un quai de métro stuttgartien, je demande à une demoiselle qui passe par-là de nous prendre en photo, mes amis et moi. Elle accepte et nous nous mettons en rang, bras-dessus bras-dessous. 
Smile. 

Nos sourires se crispent, la photo ne vient pas. 
Je lui dis d'appuyer sur le bouton.
- Le bouton! 
Il faut appuyer sur le bouton! Oui oui, là, sur le bouton!

Rien n'y fait. Je me déplace alors pour lui montrer la marche à suivre. Je m'empare maladroitement de l'appareil et j'appuie par inadvertance sur le bouton alors que l'appareil est braqué sur elle. Du coup, ce visage qui ne devait jamais s'imprimer sur cette pellicule 24 x 36, s'y imprima. Le hasard a voulu que cette fille dont je ne devais jamais me souvenir m'accompagne désormais. Un jour, elle ressortira de mon tiroir lors d'une quelconque soirée photo. Elle figure même désormais sur mon blog.


A la suite de cet événement mineur, nous reprenons nos places, elle appuie au bon endroit, la lumière pénètre l'objectif, l'obturateur se referme. Notre photo existe. La photo. Celle que nous avons patiemment attendu. La photo qui devait depuis toujours figurer sur cette pellicule. La photo qui existait déjà presque avant le voyage. 

















Plus tard, dans le métro en marche, nous nous sommes dit qu'elle avait dû se prendre une bonne dose de flash dans la gueule lorsque j'ai eu la maladresse d'appuyer sur le bouton. 
Alors on a essayé de voir ce que ça faisait. 



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