Je me sens coupé des gens qui m'accompagnent, je les regarde et tâche de faire réagir mon corps en fonction de leurs attentes. Un sourire, un mouvement, une réponse évasive. Quelque chose me happe comme une barre d'acier le serait par un aimant. Je suis debout, à la frontière de deux dimensions, avec des lunettes de soleil pour cacher des yeux brûlés par l'incandescence de mes os.
Dans une chambre d'hôtel, couché sur le dos, je regarde le crépis blanc du plafond. Je décide de me lever et me dirige vers la fenêtre pour y trouver refuge.
J'ai l'impression de contempler un paysage atomique. De l'air chaud frappe mon visage, une curieuse sensation me fait toucher terre. Je sors de l'hôtel, monte dans un taxi et cherche à comprendre.
Je demande au taxi de rouler. Il refuse et exige une destination. Je lui dis de m'emmener au musée.
Je demande au taxi de rouler. Il refuse et exige une destination. Je lui dis de m'emmener au musée.
- Cairo Museum?
- Yes, Cairo Museum.
Nous roulons, je regarde par la fenêtre, le vent entre dans mon nez, l'image se forme. C'est une moiteur, une odeur de pneu brûlé, la rudesse de certains regards, des poussières beiges, la nourriture frite qui rend l'air huileux, l'indifférence des femmes, le soleil qui m'enduit le cuir chevelu de terre brûlée, la transpiration qui m'enrobe, les gouttes qui glissent le long de mon torse, les chiens qui ne sont pas les mêmes qu'en Europe puisqu'ils errent et ont des maladies de la peau.
Au musée du Caire, je suis allé voir des momies.
En rentrant, je m'arrête devant cette vitrine. Les marionnettes m'ont toujours fait tellement peur que j'ai trouvé cette vitrine d'enfants mannequins absolument terrifiante.
Le lendemain, à l'aéroport, je rencontre des américaines avec qui je vais voyager. Je remarque que l'une d'elle a une tache à l'arrière de la jambe droite et que sa valise est sale.
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