Adalto c'est son prénom. Il est brésilien et percussionniste. C'est l'homme le plus gentil que j'aie rencontré. Peut-être encore plus gentil que Mowgli. Comme lui, il ne sait pas bien lire. Je l'ai accompagné pendant une semaine en tournée dans les villages d'une forêt brésilienne.
Un jour nous nous sommes arrêtés dans une ville que j'ai détesté, Palmas, une sorte de capitale de province: un mauvais mélange entre Miami et Islamabad. Une ville nouvelle construite dans les années 70 par des architectes paternalistes. Gris, lourd, laid, fonctionnel. Avec des rues désignées par des numéros. C'est un peu Brasilia mais avec personne dans la rue.
Un jour nous nous sommes arrêtés dans une ville que j'ai détesté, Palmas, une sorte de capitale de province: un mauvais mélange entre Miami et Islamabad. Une ville nouvelle construite dans les années 70 par des architectes paternalistes. Gris, lourd, laid, fonctionnel. Avec des rues désignées par des numéros. C'est un peu Brasilia mais avec personne dans la rue.
Je me promène avec Adalto, il est calme et observateur. Il marche doucement. Avec indépendance. Je ne sais plus pourquoi, il commence à me raconter comment on abat un animal. Des porcs, des lapins, même un bœuf, une fois. Pour les poules, il les transporte dans un grand sac en jute, la nuit, comme ça elles ne comprennent rien. Tout ça très doucement, presque à voix basse et toujours en marchant.
Plus loin, il s'approche d'un arbre, touche ses feuilles et me dit... natif. L'arbre existait avant que la ville soit construite.
- Comment tu sais?
- Ca se voit. On les reconnaît.
- Comment tu sais?
- Ca se voit. On les reconnaît.
Nous nous arrêtons manger dans une lanchonete et demandons à la serveuse ce que c'est que ce terrain vague qui flanque son restaurant. Elle nous dit qu'il est à vendre et comme il se trouve pas loin des bureaux du gouverneur, il coûte l'équivalent de quinze millions de dollars.
Adalto n'y a pas cru.
Il pense que la serveuse plaisantait.
Il pense que la serveuse plaisantait.
Le soir, il me parle de ses enfants, il en a beaucoup, des filles et des garçons de deux femmes différentes. Un don du ciel. Je l'écoute longuement me parler de chacun d'eux.
Je lui dis que moi aussi, un jour, j'aimerais avoir des enfants.
Il m'a dit... C'est facile.
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